Interview sur le passage de débutant à festivalier

13348831_838236852976720_1068132503_n 13342367_838236856310053_1425488083_n

Jérôme SERIN et Frédéric BOUSQUET, pilotes de cerf-volant 2 lignes

Bonjour à tous,

Nous interviewons cette semaine deux pilotes de cerf-volant acrobatique à 2 lignes, sur la façon dont ils sont passés de l’apprentissage, au monde du team et des festivals.
Jérôme SERIN et Frédéric BOUSQUET, du team Cerf-volant Catalan, nous disent comment ils ont vécu cette mutation.

Carte d’identité

Nom : SERIN – BOUSQUET
Prénom : Jérôme – Frédéric
Age : 37 – 55
Lieu de résidence : Fleury d’Aude Narbonne
Quelle pratique de cerf volant : Individuel et Team deux lignes
Nombre d’année dans le cerf-volant : 2 – 1

Racontez-nous un peu

Combien de temps consacrez-vous à vous entraîner ?
Fred : Entre 2h et 8h par semaine, selon le vent et mes disponibilités.
Jérôme : Quand je suis seul, au minimum une heure. Principalement le week-end, sinon le soir en rentrant du taf, ça fait un bien fou ! L’avantage d’avoir la plage à côté. Avec le team, dès que la météo le permet, bien sur, on vole toute une après-midi. Ça peut aller jusqu’à 5, 6h de vol. Sinon, pendant l’hiver c’est séance de stick, les jour de mauvais temps.

Comment avez-vous franchi le pas entre la pratique individuelle et le vol en team ?
Fred : L’année dernière, j’ai assisté, en spectateur, à un Festival dans ma ville : Les Natur’Ailes de Narbonne-Plage. Le spectacle offert m’a subjugué ! J’ai pu discuter avec certains pilotes. Coup de chance, certains étaient de la région. Du coup nous nous sommes vus et avons commencé à voler ensemble. Le vol en team m’a plu tout de suite.

Jérôme : J’ai découvert le vol en team quasiment à mes débuts, deux mois après, si mes souvenirs sont bons. J’ai fait la rencontre de Bruno, notre leader, à ce moment là, avec son coéquipier de l’époque. J’ai passé l’après-midi avec eux à voler à trois. Un pied énorme, quand on est débutant, de voler ainsi. Depuis, je n’ai pas décroché.

Quels ont été les changements entre la pratique individuelle et le travail d’équipe ?
Fred : Jusque-là je volais en solo (néophyte), un vol simpliste, non déterminé, où le pilote et le CV vont un peu au hasard du vent et de l’instant. Un vol où le challenge reste simple : ne pas se « crasher » et arriver à se poser (souvent en bord de fenêtre) !
Avec le vol en team, tout change. Surprise ! On y arrive très vite, dès les premiers instants (dans la mesure où l’on arrive déjà à virer à droite ou à gauche et à faire des lignes droites, horizontales ou verticales). On écoute le leader. On suit. On évite les autres, surtout quand on se croise, car on n’est plus tout seul dans « sa » fenêtre de vol, y’a du trafic ! C’est le début des figures à plusieurs. Le simple fait de suivre un autre CV, que les lignes se croisent et se décroisent augmente le plaisir. Tout devient vite plus fun.
Ce sont les premiers conseils sur la façon de voler, de se tenir, de se positionner. Les vols sont tout de suite plus jolis ! Le plaisir augmente sensiblement. Et quand je reviens au vol en solo, c’est plus précis, moins désordonné. Je conseillerai presque aux débutants de faire du vol en team (avec des cervolistes expérimentés) pour améliorer leur pilotage rapidement.

Jérôme : Quels changements ? Il y a tout qui change ! En individuel, on a droit à l’erreur, ça n’a pas de conséquence. En team, rigueur et concentration sont au menu à chaque vol. Faire attention à tout : la vitesse, la distance entre kites, les angles, les ordres du lead, la musique, sa position au sol… Il faut un petit moment pour prendre ses marques en team. Mais avec de bons conseils, ça vient vite. Et surtout bien apprendre sa droite et sa gauche. (Petit clin d’œil à Fred…)

A quoi doit-on faire attention sur un festival plus qu’en entraînement individuel ?
Fred : Déjà on ne vole pas quand on veut. La zone de vol impose des règles, chose normale au vu du nombre de pilotes. Vérifier si son matériel est ok, éviter la casse les jours qui précèdent et où l’on s’entraîne, presque, coûte que coûte. Sur le terrain il y a une zone d’entrée, de mise en place de nos appareils et des lignes pendant que les pilotes qui vous précèdent font leur ballet. Ensuite on se positionne sur le terrain en effectuant un petit d’échauffement histoire de ressentir les réactions de son CV dans le vent ambiant et de se décontracter aussi. La musique démarre, le ballet débute.
Grosse nouveauté, en cas de soucis sur le CV, il y a des helpers (d’autres pilotes) pour remettre le CV en bonne position et condition de décollage, sans avoir à se déplacer ! Après le ballet, on se positionne sur la zone de sortie pour ranger les lignes et quitter le terrain avec son CV.

Jérôme : Il faut faire attention à pas mal de choses, on n’est pas seul et on ne vole pas quand on veut. Il y a des règles à respecter quand on est sur le terrain, quand on se prépare pour le ballet et quand on en sort. Tout cela est nouveau pour nous, il faut l’intégrer rapidement. De nombreux pilotes sont présents et la sécurité prime sur les personnes et le matériel. Il faut, bien sur, aussi penser au public, qui est là pour le spectacle et nous encourager. Un petit détail, qui est plaisant aussi, et que l’on à découvert à notre premier festival, Les Natur’ailes à Narbonne Plage, ce sont les helpers. Ils facilitent bien le vol, en cas de soucis de ligne en bout d’ailes ou pour se positionner en début de ballet.

Comment se sent-on accueilli au sein de la nouvelle communauté des pratiquants quand on débute ?
Fred : L’accueil se fait simplement, tranquillement ! Tout le monde est heureux d’être là ! Les sourires sont présents, vous n’avez pas l’impression d’être « Un Nouveau ». On vous parle, vous salue, vous sourit … Bref on se sent à l’aise, et on vous met à l’aise. Votre niveau ou votre ancienneté ne sont que des détails, mais vous êtes cervoliste et sur le Festival ! Une belle et grande Famille.
Jérôme : On se retrouve dans une grande famille. Tout le monde se connaît et les nouveaux sont toujours les bienvenus. Il y a toujours un pilote pour vous glisser un petit conseil, un petit mot sympa.

Comment ressentez-vous l’opinion ou le regard des équipes et pilotes habitués qui ont beaucoup d’années de pratique ?
Fred : Je ne sais pas quelle opinion les autres pilotes peuvent avoir, mais, spontanément ou par ce que vous leur posez des questions, ils vous conseillent, vous orientent et surtout vous acceptent ! Les conversations sont faciles et abordables, et toujours avec le sourire. 2 jours de Festival favorisent des contacts très fréquents avec tous les pilotes.
Jérôme : Il y a toujours une petite appréhension quand on se met à voler au milieu de ce beau monde. On ne se sent pas au niveau.

Quel avantage tirez-vous d’avoir franchi le pas pour rejoindre ce milieu ?
Fred : Ce que m’apporte ce milieu tout nouveau pour moi, ce sont des conseils de pilotes aguerris, des plaisirs accrus et renouvelés, de nouveaux contacts passionnés aussi divers que riches.
Jérôme : On est toujours gagnant quand on vient sur un festival. On évolue, on gagne en expérience grâce à toutes ces rencontres.

Et l’accueil du public non cerf-voliste ?
Fred : Un peu gênant quelquefois, très agréable le plus souvent ! Un peu gênant, car il vous voient un peu comme un magicien ou un équilibriste, quelqu’un qui ferait des choses qu’ils ne savent pas faire. Alors qu’en entrant dans ce milieu, les « pro » vous entraînent avec eux, vous simplifient les choses, vous progressez rapidement (en team) et que les choses ne sont, finalement, pas si compliquées.
Très agréable : les applaudissements et surtout de voir le plaisir et l’envie dans les yeux des spectateurs quand vous passez à côté deux … c’est plaisant.
Jérôme : Que c’est bon quand tu fini ton ballet et que le public t’applaudit ! Que du bonheur ! Quand tu passes au milieu de ces spectateurs et que tu vois tous ces gens qui ont les yeux remplis de magie sur ce que nous faisons, c’est génial. Après, il y a toujours un public particulier qui est la famille, qui te suit et qui te soutien dans ta passion. Ça aussi, ça vaut de l’or.

Combien d’années pensez-vous garder le plaisir de pratiquer sur les festivals ?
Fred : Difficile de mettre une date, c’est plutôt une question de possibilité physique. J’espère très longtemps ! Mais je ne me pose pas cette question, je vis l’instant et les instants, souvent intenses, qu’offrent les festivals mais aussi les vols d’entraînement.
Jérôme : Jusqu’à ce que mes jambes ne puissent plus me porter. Je plaisante, mais le plus longtemps possible évidemment.

Vous volez maintenant en team sur les festivals, que reste-t-il à améliorer techniquement ?
Fred : Il y a toujours quelque chose à améliorer (heureusement), je crois qu’on a jamais fini (un peu comme en danse Swing, une autre passion, avec mon épouse). Les principales : affiner mes vols, tenir les bonnes distances dans un bon timing, savoir faire quelques figures (tricks) pour la progression bien sûr mais aussi pour le fun !
Jérôme : On a encore beaucoup de détails à corriger et à travailler, en particulier les trajectoires en lignes droites, qui se dandinent encore un peu. Les angles qu’il faut que l’on marque plus et l’éternelle distance entre les cv. Lors de nos séances en team, depuis peu, on travaille quelques figures simples que l’on va essayer d’intégrer au ballet dans les semaines à venir.

Pour finir, des projets ?
Fred : Voler avec certains pilotes, participer aux grands festivals comme Fréjus où nous serons en octobre (impensable il y a quelques mois) et, un jour, faire un ballet dans lequel je puisse m’exprimer avec tout ce qui me caractérise  … suivre le sillage, très plaisant, de mon leader et de mes co-équipiers.
Jérôme : Continuer à faire des rencontres et aller sur d’autres festivals. Si tout va bien, c’est été, on devrai faire un petit échange avec un team espagnol, Vortex, pour ne pas les citer.

Conclusion : une évolution prévue pour l’année prochaine ?
Fred : J’ai tellement à apprendre que je ne pense pas à une évolution particulière si ce n’est de faire des vols propres et précis et donner à d’autres l’envie de voler.
Jérôme : Créer un nouveau ballet. Ce travail d’écriture est plaisant pendant la saison hivernale. Trouver une nouvelle musique et poser des tableaux sur la mélodie.

Damien

Bonjour à tous. Certains me connaissent peu finalement, toujours passionné par le cerf-volant, je vole libre comme l’air et je partage ma passion avec vous. Un vrai bonheur de faire vivre Addict Kite le Mag avec Benbboy et les autres. J’en profite pour remercier tous les acteurs qui m’ont aidé à faire ce que Addict Kite est devenu. Vraiment merci. Je vous retrouverai sûrement sur les terrains de NDDM, Chatelaillon, Penvins et pourquoi pas d’autres. Addict Kite est une aventure humaine extraordinaire. Je ne pensais pas que le petit blog dépasserait les frontières aujourd’hui. Si vous passez par mon champ de patates, n’hésitez pas surtout. Comme je le dis souvent en MP “bon vol à tous”.

%d blogueurs aiment cette page :